Village flottant près de Senkang, le patio sert à sécher le poisson |
Un autre 6 heures de bus dans des routes défoncées nous permettra d’atteindre Sengkang. L’intérêt de Sengkang réside dans ses villages flottants sur un grand lac peu profond qu’on atteint via une rivière qui traverse la ville. Il a plu beaucoup la veille, le courant est très fort et transporte nombre de pièces de bois et de bambou qui feront le bonheur des riverains qui les cueillent à l’aide de grandes gaffes au passage. À bord d’une embarcation étroite munie d’un moteur, nous sillonnerons les canaux du lac et nous pourrons ainsi admirer l’ingéniosité des habitants dans leurs techniques de pêche et de culture. Contrairement aux villages flottants du Myanmar où on cultivait une foule de légumes sur des jardins flottants, ici juste un peu de culture est flottante. On fixe plutôt à l’aide de longues perches de bambou des bandes de terre flottantes qui servent à fabriquer comme un étang artificiel. Lorsque le niveau de l’eau baissera, ce sera un jeu d’enfants d’y cueillir les poissons ! Il fallait y penser ! Partout aussi, il y a des filets tendus et des nasses submergées. Décidément, on est pêcheur ici, pas jardinier !
Maisons non seulement flottantes mais aussi itinérantes |
Les maisons sont aussi bien différentes de celles du Myanmar et du Cambodge. Elles ne sont pas fixes sur pilotis mais bien flottantes et aussi itinérantes. Elles sont ancrées, comme un bateau, et se balancent autour de leur ancrage au gré du vent. Les pêcheurs sont nomades; une fois un secteur de pêche bien exploité, ils déplacent leurs maisons flottantes et vont pêcher ailleurs. On s’arrête prendre le thé dans une de ces maisons. Une étroite galerie fait le tour de la maison; on s’en sert pour tout… se laver, faire la lessive, sécher le linge, la vaisselle et le poisson ! Les murs, faits de planche minces, font le jour… on imagine ce que ça doit être lors de la saison des pluies et des moustiques !
Bira Beach |
Autre intérêt des environs de Bira, le village de Phinisi réputé à-travers tout l’Indonésie pour la qualité de fabrication de ses bateaux en bois. Bateaux de pêches ou bateaux pour touristes, de différentes dimensions, tous sont faits sans aucun clou ni vis et son exportés partout dans le pays. Les nombreux chantiers sur le bord de la plage sont on ne peut plus rudimentaires. Des échafauds de bambou, une toile pour se cacher du soleil, il n’en faut pas plus pour partir un chantier ! C’est un vrai travail d’artisan ! Il faut compter 5 à 6 mois pour construire un bateau de plus de 20 mètres. Tous sont des bateaux à moteur, fini le temps des voiles, la modernité est bien installée ici aussi. Le trajet pour se rendre à Phinisi est aussi remarquable. Ici et là, il y a encore de ces vieilles maisons de bois ou de nattes de bambous, toues sur pilotis et nichées en bordure de la jungle avec autour quelques cocotiers qui se balancent paresseusement sous la brise. Nous avons loué une moto pour visiter le coin et partout, sur notre route, fusent les «Hello sir ! « Selamat pagi». Les touristes sont les bienvenus ici ! Une journée d’hôtel à Manado sera suffisante pour mettre à jour notre blog et faire quelques courses. Le lendemain, on prend un petit bateau local et on se dirige vers l’ïle de Bunaken (50 minutes seulement), un paradis pour la plongée et le snorkeling nous assure-t-on. Un petit arrêt sera bien apprécié !