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MASAMBA, SULAWESI

Les filles de notre famille sulawesienne : Rose, Yuyun, Lucie, Kasmiati, Nela et Wiwi à l'avant
26 au 27 février 2011
Notre accompagnateur, Tasman, veut absolument nous faire visiter son village près de Masamba. Jamais un touriste ne s’est rendu jusque là, nous serons très bien accueillis dans la famille de son oncle nous assure-t-il. Pour aller voir ses parents qui demeurent dans la campagne «profonde», il faudrait faire 2 jours de marche dans la jungle, nous n’avons pas suffisamment de temps, on accepte donc l’invitation de l’oncle. Tout est bien organisé, la sœur de Tasman et son cousin  nous attendent au terminal de bus avec des motos et hop avec les bagages entre les jambes du conducteur, nous voici en route pour Paladan, à 5 km de Masamba. La route asphaltée se transforme rapidement en route de gravier puis en piste de terre cahoteuse. Les indonésiens sont habitués de conduire dans de telles routes; les motos, bien que lourdement chargées, filent bon train ! Au fur et à mesure qu’on s’enfonce dans la jungle, les maisons rapetissent… on se demande bien dans quel genre de lit nous allons dormir ce soir ! Un petit hameau, une rivière, un second hameau, des poules, des étangs à poissons, des bananiers, la jungle, une autre rivière qu’on traverse sur un pont de fortune et puis, une mosquée et voilà, on tourne à droite dans une cour de maison, ma foi, une très belle maison pour le coin ! Nous sommes un peu soulagés, nous avions imaginé pire ! Wati, la tante de Tasman nous accueille d’un large sourire avec ses 5 filles, Kasmiati, Yuyun, Rose, Nela, Wiwi, et le bébé garçon, Alif.
Burhan et Wati avec bébé Alif
Burhan, l’oncle, arrivera un peu plus tard, il est enseignant à l’école primaire du village. Les enfants sont timides au début mais, comme toujours, la vidéo de Réal fera des miracles ! La maison est grande, 3 chambres, 2 pièces communes, une cuisine-salle à manger et une grande cour intérieure à ciel ouvert à l’arrière pour le puits, la douche et le coin de lavage. La cuisine est équipée d’un poêle à gaz à 2 ronds style «coleman» mais on cuisine surtout sur feu de bois dans l’âtre. Pas de frigo, on cuisine comme du temps de nos grands-mères. Peu de mobilier, on mange assis par terre sur un plancher de céramique immaculé; ils s’amusent de nous voir changer de position souvent,  peu habitués que nous sommes d’être assis à l’indienne ! Au salon, il y a bien un petit bureau pour le professeur et une étagère pour la télé, le lecteur DVD et l’ordinateur. Les lits sont propres mais où sont passés les matelas ? Surprise, pas de moustique ! Heureusement car les fenêtres n’ont que des volets,  pas de moustiquaires. Les parents ne parlent pas anglais, l’oncle comprend un peu mais les filles apprennent l’anglais à l’école. Une fois la gêne passée, les plus vieilles se risqueront à nous faire un brin de conversation. La sœur de Tasman, Ruhani, 18 ans, qui étudie à Masamba, est aussi de la partie. Elle parle un peu plus anglais et elle est aux petits soins avec nous. Le soir, nous prenons une marche dans le village… enfin, nous essayons d’avancer mais à chaque maison, on nous salue chaleureusement et on nous invite avec de larges sourires à venir prendre le café ou le thé ! Canada ! Wow ! La caméra de Réal s’active pour le plus grand bonheur des petits et des grands qui se voient sur l’écran vidéo retourné vers eux.

Souper indonésien, les plats sont déposés par terre
et on magne avec notre main droite...
Après un bon souper composé de mets traditionnels que nous n’avions encore jamais goûtés, toute la famille se met à la décoration d’œufs cuits dur qui serviront à décorer la mosquée le lendemain pour une fête annuelle bien spéciale. La grand-mère se joint à la famille… Tasman nous présente toutes les vieilles dames de la famille comme étant ses grand-mères en prenant soin de nous indiquer s’il s’agit d’une grand-mère maternelle ou paternelle. Nous n’avons pas réussi à savoir si c’est parce qu’il ne savait dire en anglais «grand-tante» ou si c’est la coutume ici d’appeler grand-mère toutes les grands-tantes ! De toute façon, tout le village est apparenté; partout des oncles, des tantes, des cousins et des grand-mères de Tasman… !
Le lendemain, dimanche, une visite à une chute et à une source thermale sont au programme. Avant tout cependant, il faut aller à la mosquée. Lucie est un peu gênée de s’y présenter avec sa chemisette sans manche, elle veut bien emprunter une «capine» aux filles mais on lui dit que ce n’est pas nécessaire. Tasman nous prévient qu’on ne pourra entrer dans la mosquée puisque nous ne sommes pas musulmans. Finalement c’est tout le contraire ! Dès notre arrivée, le chef religieux nous invite chaleureusement à entrer. Réal aura une place de choix avec les hommes à l’avant alors que Lucie est invitée à s’assoir avec les femmes à l’arrière.

À la mosquée, tous nous demandent qu'on les prenne en photo...
Avec plaisir bien sûr !!!
D’abord toute discrète et attentive à la cérémonie, elle s’aperçoit vite que les femmes sont plus intéressées à entamer la conversation avec elle et à se faire prendre en photo qu’à la lecture du Coran. Les plus vieilles sont les plus ricaneuses et les plus dissipées ! Elles veulent toutes avoir Lucie assise à leurs côtés. Après un moment, il fait chaud, on lui fait signe qu’elle peut sortir prendre l’air, d’ailleurs il y a autant de monde sur la galerie entourant la mosquée qu’à l’intérieur. Les femmes allaitent leurs bébés, les hommes fument et se prélassent allongés à l’ombre pendant qu’à l’intérieur, plusieurs officiants, à tour de rôle, psalmodient des prières. La cérémonie durera bien une heure et demie ! Ensuite, c’est la fête et le repas communautaire. Chaque famille a apporté un plat et on se partage le tout, riz poulet,  œufs, légumes et autres mets non identifiés ! On prend bien soin de nous indiquer dans quel mets il y a du chili, nos petits estomacs sensibles ne sont pas encore habitués au feu… ! C’est la première fois que Réal mange avec ses mains, il constate finalement que c’est plus facile qu’avec des baguettes ! On comprend pourquoi le riz «collant» est si populaire en Asie… un peu de riz, un peu de viande, un peu de légumes, on mélange le tout en en faisant une boulette avec les doigts et voilà une bonne bouchée ! Après le repas, c’est la distribution des cadeaux ! Les troncs de bananiers dans lesquels on a piqué tous les œufs décorés ressemblent à des arbres de Noël ! Les hommes font la distribution des œufs aux petits et aux grands. Nous avons été bien sûr choyés, héritant de plus d’une douzaine d’œufs ! Les photos se multiplient de part et d’autre, les jeunes utilisant leur téléphone cellulaire pour se faire photographier avec nous. Tasman agit comme interprète à l’occasion mais on se comprend bien à-travers les sourires et les signes corporels.
Une fois la cérémonie terminée, sous le chaud soleil du midi, les familles retournent joyeusement chez elles sur la piste de terre et, de notre côté, vivement la chute et la baignade pour nous rafraîchir ! Un autre 5 km mémorable ! Nos conducteurs de motos sont bien habiles dans ces petites pistes rocailleuses et boueuses ! On croit qu’ils veulent bien nous le prouver… pas le temps d’admirer le paysage, on file à vive allure ! Faisons confiance à la vie ! Malgré un bref orage en après-midi, nos visites à la chute et à la source thermale auront été bien agréables.
Le soir, Réal branche la caméra vidéo sur la télé de nos hôtes, tous les enfants du voisinage s’assoient par terre devant la télé avec les oncles, tantes, grands-mères et voisins et… c’est la rigolade continuelle ! Tous sont bien excités de se voir à la télé et rient de la mine de leurs parents et amis. Kasmiati, l’aînée de notre famille d’accueil, 16 ans mais encore timide, se cache derrière sa cousine à chaque fois qu’elle se voit à l’écran… ah les ados ! Pendant ce temps, Lucie transfère sur l’ordinateur familial les photos et vidéos pris durant la journée ainsi que de la musique et des spectacles tels Céline Dion (leur favorite !), Eagles, Whitney Houston, Rod Stewart etc. Ils sont plus que ravis ! Le lendemain, il faut déjà repartir. Encore une fois, ce fut trop court, on nous invite chaleureusement à revenir plus longtemps la prochaine fois, nous espérons bien les revoir; en attendant, internet nous permettra de garder le contact avec notre nouvelle famille sulawesienne !